- ulcéré
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• 1546; n. f. 1314; a. provenç. ulcera (v. 1300); lat. ulcus, eris1 ♦ Perte de substance de la peau ou d'une muqueuse, sous forme de plaie qui ne cicatrise pas normalement, qui a une évolution chronique. Ulcères variqueux. Ulcère de l'estomac, à l'estomac.2 ♦ (1812) Arbor. Plaie (d'une plante) causée par irritation locale ou maladie infectieuse, et qui ne se cicatrise pas.ulcèren. m.d1./d Perte de substance de la peau ou d'une muqueuse, prenant la forme d'une lésion qui ne se cicatrise pas et tend à s'étendre et à suppurer. Ulcère à l'estomac. Ulcère phagédénique.d2./d ARBOR Plaie d'une plante qui ne se cicatrise pas.⇒ULCÈRE, subst. masc.A. — 1. PATHOL. et lang. cour. Perte de substance au niveau d'une muqueuse, dont la tendance à la cicatrisation est généralement faible et l'évolution chronique. Ulcère duodénal, gastrique, gastro-duodénal; ulcère de la cornée, du duodénum, de l'estomac, de la face, de la peau, du poumon; ulcère amibien, artérioscléreux, athéromateux, atonique, calleux, cratériforme, malin, tuberculeux, variqueux; rongé d'ulcères; avoir un ulcère à l'estomac. Tout a plutôt tendance à s'arranger dans la vie. La peine morale s'y cicatrise autrement vite que l'ulcère, et le deuil que l'orgelet (GIRAUDOUX, Électre, 1937, I, 2, p. 27).♦ P. compar. Les plaisirs l'avaient rongée comme un ulcère, sans que son mari s'aperçût de la folie lucide de sa femme (ZOLA, Curée, 1872, p. 434).♦ P. métaph. Souvent, après un grand morceau de ville propre et soignée, s'ouvrait un nouvel ulcère, une sombre cour des miracles, avec des cahutes pourries, des montagnes de détritus, des meutes d'enfants vermineux (DUHAMEL, Terre promise, 1934, p. 37).— Ulcère peptique. ,,Ulcère consécutif à une opération pour ulcère duodénal, pylorique ou, exceptionnellement gastrique, apparaissant en un point éloigné de l'ulcère primitif`` (Méd. Biol. t. 3 1972).2. BOT. ,,Défaut du bois, qui se traduit par une suppuration à la surface de l'arbre, entraînant un manque de solidité en cet endroit dans les pièces débitées`` (PEYROUX Techn. Métiers 1985).B. — Au fig.1. Plaie sociale, calamité, source de maux, de misères. Douanes et contrebande, deux ulcères de nos sociétés (TOEPFFER, Nouv. genev., 1839, p. 360). Aussi ne se faisait-il pas faute, comme ses compatriotes, de voir dans l'ulcère qui dévore les artistocraties intellectuelles de tous les pays le vice propre de l'art, la tare des races latines (ROLLAND, J.-Chr., Foire, 1908, p. 705).2. Blessure morale. De pauvres mots sans vie, sans force, des fantômes qui ne pouvaient rien contre l'ulcère de son cœur, contre son indéracinable amertume (DANIEL-ROPS, Mort, 1934, p. 121). À moins que tu n'inventes un nom et des médicaments pour les ulcères dont son âme est couverte (CAMUS, Caligula, 1944, IV, 11, p. 95).REM. Ulcérogène, adj., pathol. [Corresp. à supra A 1] Qui favorise, qui provoque la formation d'ulcères. Substance ulcérogène. Facteurs ulcérogènes (Lar. Lang. fr.).Prononc. et Orth.:[
]. Ac. 1694, 1718: ulcere, dep. 1740: -cère. Étymol. et Hist. A. 1. 1314 masc. et fém. « lésion du tissu cutané » (Chirurgie de Henri de Mondeville, éd. A. Bos,1606, t. 2, p. 75;1496, t. 2, p. 49); 2. 1588 empl. p. image (MONTAIGNE, Essais, III, 2, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 806: Le vice laisse comme un ulcère en la chair). B. 1812 bot. les ulcères des plantes (MOZIN-BIBER). Empr. au lat. ulcus, eris « ulcère, plaie »; fig. « plaie du cœur, blessure morale ». Cf. l'a. prov. ulcera (ca 1300 ds LEVY Prov.). Fréq. abs. littér.:161.
DÉR. Ulcéroïde, adj., pathol. [Corresp. à ulcère A] ,,Qui ressemble à un ulcère`` (Méd. Biol. t. 3 1972). Plaie ulcéroïde. Lésions ulcéroïdes (Lar. Lang. fr.). — []. MARTINET-WALTER 1973 [-
-] (9/17). — 1890 « qui ressemble à un ulcère » (Lar. 19e Suppl.); de ulcère, suff. -oïde (-ide2).
ulcère [ylsɛʀ] n. m.ÉTYM. 1546; fém., 1314; anc. provençal ulcera, 1300, lat. ulcus, ulceris.❖1 Perte de substance de la peau et des muqueuses, formant une ou plusieurs plaies qui ont tendance à ne pas se cicatriser, et qui a une évolution chronique. || Ulcère tuberculeux, peptique, sanieux, vénérien, variqueux. || Ulcère duodénal; ulcère gastrique, ulcère à l'estomac (→ Faim, cit. 8), de l'estomac. ⇒ Ulcus. || Ulcère rongeant, phagédénique, putride. || Ulcère artificiel. ⇒ Exutoire. || Petits ulcères. ⇒ Chancre (vx). || Ulcères des lépreux (cit. 2). || Job, plein de plaies et d'ulcères (→ Notre, cit. 7).1 Harold Wolf, chez un malade porteur de fistule gastrique, a montré que les poussées de tension émotionnelle produisaient des poussées ulcéreuses et ce fait est à rapprocher des ulcères digestifs d'origine centrale, en particulier des ulcères rapportés par Cannon à l'excitation du diencéphale.Jean Delay, Introd. à la médecine psychosomatique, p. 22.♦ Spécialt. Ulcère à l'estomac. || Il a un ulcère d'origine psychosomatique. || Son ulcère le rend hargneux.2 Par compar. ou métaphore (des ulcères de la peau). || Un lazaret (cit. 2) sordide, semblable à quelque ulcère honteux. || « Un nouvel ulcère, une sombre cour des miracles » (→ Pouillerie, cit.). ⇒ Lèpre; cancer.2 La guerre étrangère, c'est une écorchure qu'on a au coude; la guerre civile, c'est l'ulcère qui vous mange le foie.Hugo, Quatre-vingt-treize, II, II, II.3 (1812). Arbor. Sur les plantes, Plaie causée par irritation locale ou maladie infectieuse, et qui ne se cicatrise pas.❖COMP. V. Ulcérogène, ulcéroïde.
Encyclopédie Universelle. 2012.